17/01/2012

14 janvier 2012: la femme tunisienne en deuil


Une année déjà ! 
 Ça fait exactement un an que les tunisiens sont partagés au quotidien entre espoir, attentes, perspectives et déceptions.
 Nous ne pouvons adhérer à ces célébrations sans passer par un bilan fût-il provisoire pour statuer sur les acquis d’une si glorieuse révolution.

  Cette révolution de la dignité, car je refuse de l’appeler du jasmin par respect aux martyrs qui ont payé de leurs vies et de leur sang nos libertés et notre futur, est-telle actuellement en train d’atteindre ses objectifs ?
Sommes nous en train d’écrire notre futur selon nos propres désirs et notre unique volonté ?

  Les jeunes qui ont été à l’origine de ce soulèvement historiquement civique et pacifique, se retrouvent-ils dans ce qui se trame aujourd’hui pour leur avenir ?
 Les catégories démunies, oubliées, pauvres et dépourvues ont-elles eu accès à un minimum de dignité et de réhabilitation sociale et économique ?
 Les femmes qui étaient présentes dans toutes les phases de la révolution et qui s’adossait sur des acquis inébranlables de la femme tunisienne, se retrouvent-elle dans les formes d’exclusion qu’elles vivent au quotidien ?
 C’est sur cette dernière question surtout que je vais axer le reste de ma réflexion : les femmes sont écartées, oubliées et volontairement exclues de toute forme de participation à la construction de la Tunisie de demain.
 Où sont-elles dans le gouvernement actuel et dans les postes de décisions clés ? 
Comment s’inscrivent leur contribution d’une manière claire et affective dans le tracé de la Tunisie Nouvelle ?
Nos citoyens n’entendent et ne voient aujourd’hui qu’un seul débat autour de la femme : son paraître et son habit !
 Le discours officiel, et ça ne peut être anodin ou spontané, a déployé tous les efforts  pour réduire la femme à son état le plus basique à savoir son état de FEMELLE !
 La compétence féminine est bafouée, écrasée voire même menacée au quotidien.
Les agissements hostiles et sexistes que subissent les femmes dans tous les domaines d’activités à savoir : l’enseignement supérieur, l’éducation nationale, la santé, les syndicats, les médias ou le monde culturel nous mène à généraliser ceci à toute la sphère de la vie publique.
 Les agressions et exclusions des femmes d’un très haut niveau de compétences dans plusieurs secteurs, ne peut dénoter que d’un GRAVE retour en arrière de notre chère Tunisie.
 Que les nouveaux responsables du gouvernement en commençant par le chef de l’Etat pour arriver au Ministre des affaires religieuses se permettent en ce début du 21ème siècle de cataloguer les femmes selon leurs habits, ceci constitue pour nous la plus grande insulte à l’histoire de ce pays !
 Oui Messieurs les responsables PROVISOIRES de notre pays, vous avez tout fait pour nous faire vivre au quotidien la menace de violer nos droits via la modification éventuelle du code du statut personnel !
 Vos discours, agissements et mentalités constituent un vrai film d’horreur pour les femmes tunisiennes !
Nous dormons avec un œil ouvert sur la constituante, sur la nouvelle jante des « béni OUI OUI » qui ne font qu’applaudir toute atteinte à la position de la femme et à sa protection légale !
 La femme tunisienne, messieurs dames les nouveaux responsables, ne va pas braver les mentalités rétrogrades et obscures en date d’aujourd’hui : réveillez vous et relisez votre histoire : de Alyssa, la Kahina en passant par Aroua Al Kayrawania et Aziza Othmana !
 Non Messieurs Dames, nous ne vous laisserons pas faire ! Nous ne vous permettrons pas de toucher à nos acquis au nom de la majorité ou de la pseudo démocratie !
 Femmes et Hommes tunisiens LIBRES et DIGNES : Résistons aux nouvelles formes de la dictature ciblant la femme et par conséquent la famille et toute notre société !
 Nous Femmes refusons d’être considérées comme citoyens de seconde zone, nous sommes compétentes, fières, dignes et militantes !
 Vos lois rétrogrades ne passeront pas et au nom de toutes celles qui vous ont mis au monde et que Dieu tout puissant a considérées comme clé du Paradis, INDIGNEZ VOUS ! 
 En attendant de meilleurs jours, nos femmes militantes et courageuses se déclarent officiellement en DEUIL !
Sana GHENI

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