"Un jour, nous regarderons le XXe siècle et nous nous demanderons pourquoi nous possédions autant de choses"
« Ce ne sera
pas une conférence sur comment devenir riche avec des startup, » souriait
Michel Bauwens au début du séminaire W2S à la Cantine de vendredi 16 décembre.
Les deux heures et demi de présentation et de discussion qui ont suivi, ayant
pour thème « From Collaborative
Prosumer Capitalism to a Commons-based P2P Economy »,
ont
pourtant mis en avant la possibilité d’un véritable modèle économique
alternatif basé sur le peer-to-peer (P2P), qui, loin d’être une utopie
pour un futur lointain, s’infiltre toujours plus dans nos pratiques
quotidiennes et pourrait constituer la clé de la durabilité à moyen et long
terme de nos économies et de nos sociétés.
La socialisation P2P a commencé dans le virtuel et s’est
traduite dans la vie matérielle. Il est maintenant question de faire sortir les
pratiques P2P des conditions d’ « émergence » et d’
« alternatif ». Aujourd’hui, beaucoup des projets et de la culture
P2P demeurent soumis à la logique dominante, ce qui est le cas de Bitcoin: si
le système d’échange est en soi novateur, il continue à être un moyen pour
échanger de l’argent qui a un même design de rareté et qui va très probablement
souffrir des mêmes limitations que l’argent « classique ».
Le P2P doit acquérir la responsabilité de ses moyens de
production. D’après Michel Bauwens, tout en n’étant pas encore à ce point, on
n’en est pas loin. Aujourd’hui, pour sauver le capitalisme, il faudra intégrer
le « green », mais aussi les innovations qui viennent du P2P. Il est
possible de créer aussi des systèmes distribués où l’innovation ne soit pas
seulement dans le système, mais dans les valeurs sociaux différents qui le
sous-tendent. C’est là que, pour Michel Bauwens, se trouve le défi des années à
venir.
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