19/12/2011

Le "peer-to-peer", fondement de l’économie alternative

"Un jour, nous regarderons le XXe siècle et nous nous demanderons pourquoi nous possédions autant de choses"
« Ce ne sera pas une conférence sur comment devenir riche avec des startup, » souriait Michel Bauwens au début du séminaire W2S à la Cantine de vendredi 16 décembre. Les deux heures et demi de présentation et de discussion qui ont suivi, ayant pour thème « From Collaborative Prosumer Capitalism to a Commons-based P2P Economy »,
ont pourtant mis en avant la possibilité d’un véritable modèle économique alternatif basé sur le peer-to-peer (P2P), qui, loin d’être une utopie pour un futur lointain, s’infiltre toujours plus dans nos pratiques quotidiennes et pourrait constituer la clé de la durabilité à moyen et long terme de nos économies et de nos sociétés.
La socialisation P2P a commencé dans le virtuel et s’est traduite dans la vie matérielle. Il est maintenant question de faire sortir les pratiques P2P des conditions d’ « émergence » et d’ « alternatif ». Aujourd’hui, beaucoup des projets et de la culture P2P demeurent soumis à la logique dominante, ce qui est le cas de Bitcoin: si le système d’échange est en soi novateur, il continue à être un moyen pour échanger de l’argent qui a un même design de rareté et qui va très probablement souffrir des mêmes limitations que l’argent « classique ».
Le P2P doit acquérir la responsabilité de ses moyens de production. D’après Michel Bauwens, tout en n’étant pas encore à ce point, on n’en est pas loin. Aujourd’hui, pour sauver le capitalisme, il faudra intégrer le « green », mais aussi les innovations qui viennent du P2P. Il est possible de créer aussi des systèmes distribués où l’innovation ne soit pas seulement dans le système, mais dans les valeurs sociaux différents qui le sous-tendent. C’est là que, pour Michel Bauwens, se trouve le défi des années à venir.

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