Derrière un masque de
légèreté, la confusion est à son comble en Tunisie à la mesure du désarroi qui
plombe le pays, depuis la déclaration de Marzouki,"Fusion entre la Tunisie
et la Libye".
Avec Marzouki, c’est l’histoire d’un
mariage prometteur qui n’a pas tenu ses promesses. Devenu Président de notre
pays, l’ambitieux Marzouki n’entend toutefois pas se fondre totalement et
complétement dans le ennahdaouisme et ne cesse de faire entendre sa différence
en s’opposant notamment aux tendances séparatistes du parti ennahda et aux
manoeuvres soupconneuses des salafistes.
Voici un seigneur médiéval qui prend son
peuple pour des cerfs, propres à leur imposer ses fantasmes sans recourir à
leur avis.
Et dire, qu'il etait
président de la ligue des droits de l'Homme par le passé. Dans ce cas, il
ferait mieux de se faire examiner par un marabout ou un illuminé spartiate
tellement il divague depuis son installation dans ce palais de Carthage ! Mais
il est bien aimé de Washington et répond aveuglément à leurs ambitions.
Dans les années 50, une blague circulait
à la Maison Blanche, au sein de l’administration Eisenhower qui se développa
ensuite en véritable théorie politique sous Reagan.
Comment distinguer les bons des mauvais
Arabes ?
Un bon Arabe fait ce que les Etats-Unis
lui disent. En échange, il reçoit des avions, est autorisé à déposer son argent
en Suisse, est invité à Washington, etc. Eisenhower et Reagan nommaient ces
bons Arabes : les rois d’Arabie Saoudite et de Jordanie, les cheikhs et émirs
du Koweït et du Golfe, le Shah d’Iran, le roi du Maroc et bien-sûr, le roi
Idriss de Libye, et maintenant Marzouki, et Ghannouchi….. Les mauvais Arabes ?
Ceux qui n’obéissaient pas à Washington.
Un grand gâchis
A l’heure où les scandales
politico-sociaux se multiplient et où des affaires de corruption toujours plus
écoeurantes éclaboussent le pouvoir, on mesure mieux le formidable gâchis de
l’aventure Marzouguienne. Le bilan est pour le moins désolant. Il parle d’une
fusion,mais de quelle fusion ?
En Tunisie et en Egypte, le manque de
libertés était flagrant. Mais ce sont les conditions sociales déplorables qui
ont véritablement poussé les jeunes à la révolte. Tunisiens et Egyptiens
n’avaient aucune possibilité d’entrevoir un avenir.
En Libye, le régime de Mouammar Kadhafi
était corrompu, monopolisait une grande partie des richesses et avait toujours
réprimé sévèrement toute contestation. Mais les conditions sociales des Libyens
étaient meilleures que dans les pays voisins. L’espérance de vie en Libye est
plus importante que dans le reste de l’Afrique. Malgré que les systèmes de
santé et d’éducation ne sont pas convenables. Même s’il y a de fortes
inégalités dans la répartition des richesses, le PIB par habitant est d’environ
11.000 dollars. Un des plus élevés du monde Arabe.
Conscient d'avoir à convaincre la
population Tunisienne, Marzougui, continue à multiplier les déclarations
apaisantes,le mode de vie des Tunisiens ne sera pas touché. Soufflant le chaud
et le froid,il a oublié qu'une fusion ne peut se réaliser au niveau des deux
pays, du moins pendant ces périodes transitoires.
Comme nous le savons,tout l'enjeu des
printemps Arabes était de sortir de la dictature, mais ne pas tomber dans cette
fausse alternative entre dictature et intégrisme.
Désorientés, scandalisés du spectacle
pitoyable donné par leur classe politique, les Tunisiens se détournent des
partis. Il est symptomatique que les divisions et l’inefficacité de la majorité
de centre droit ne dopent en rien la gauche. Mais ce n'est pas le portrait d’un
pays « fatigué et sans désir ».
On connaît la passion de cette nation
avant-gardiste, de ce peuple joyeux, inventif, saturé de civilisation et de
modernité, génial par ses arts et son art de vivre, à se diviser à tout propos.
Pour l’heure, le mal est profond. Et le discrédit moral se révèle plus menaçant
que les déficits politiques !!
Riahi Mohamed le 4 Janv 2012.
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