Chers amis de la Fondation France-Israël,
C’est pour moi un honneur d’être le premier
invité de la série de petits-déjeuners thématiques que l’association des amis
de la Fondation France-Israël a eu la bonne idée de lancer. Je suis d’autant
plus heureux d’être parmi vous aujourd’hui qu’en raison de l’Assemblée générale
des Nations Unies, je n’avais pu assister au dîner de gala de la Fondation, en
septembre dernier.
L’organisation de ce premier petit-déjeuner au
Quai d’Orsay n’est pas un hasard.
La Fondation France-Israël est en effet à mes
yeux un atout exceptionnel pour faire connaître Israël et la richesse de
la société israélienne à l’opinion française comme pour faire vivre en Israël
la relation entre nos peuples. C’est également une plateforme efficace pour
jeter des ponts entre toutes les composantes de nos sociétés, au-delà des liens
communautaires qui peuvent déjà exister.
Je voudrais donc rendre hommage à votre
travail et saluer les actions menées par la Fondation au cours des derniers
mois. Votre dynamisme et votre énergie y sont pour beaucoup, chère Nicole.
Qu’il s’agisse du voyage de petits-enfants de « Justes » en Israël,
de la nuit de la publicité israélienne à Paris ou encore de la prochaine visite
d’agriculteurs français en Israël, vos projets sont autant d’occasions de renforcer
l’amitié franco-israélienne.
Cette amitié entre nos deux
pays, nous voulons continuer à l’enrichir : la France est et sera toujours
l’amie d’Israël.
Dans bien des domaines, notre relation
bilatérale est déjà exemplaire.
·
Je pense à notre dialogue politique, qui se nourrit des nombreuses
visites de ministres français en Israël et de ministres israéliens en France –
je me réjouis d’ailleurs que grâce à l’adhésion d’Israël à l’Organisation de
coopération et de développement économiques, les ministres israélien aient
encore plus souvent l’occasion de venir à Paris.
·
Je pense aussi à notre coopération culturelle, qui est extrêmement
vivante. En Israël, où un habitant sur dix est francophone, notre ambassade a à
cœur de répondre toujours mieux à la soif de culture française. Les
récentes initiatives que nous avons lancées, comme le festival « lire en
scène » ou le forum « démocratie», organisé en lien avec de grands
médias israéliens, ont été de véritables succès. Nous sommes déterminés à les
renouveler.
Pour autant, il existe encore des domaines
dans lesquels nous pouvons progresser.
C’est notamment le cas de notre relation
économique et commerciale, qui reste notre talon d’Achille. Aujourd’hui, nous
ne sommes qu’au 10e rang
des exportateurs vers Israël. Le niveau de nos investissements mutuels est
également insuffisant. C’est d’autant plus décevant que l’économie israélienne
dispose d’une capacité d’innovation inégalée, qui a été récompensée cette année
par l’attribution du prix Nobel de chimie à Daniel SHECHTMAN.
Je sais que de nombreux projets ont été
engagés pour remédier à cette situation, qu’il s’agisse de l’organisation en
décembre dernier des journées franco-israéliennes de l’innovation à Bercy ou du
lancement par la Fondation du réseau social d’entrepreneurs Isralink.
Ensemble, nous devons continuer à nous
mobiliser pour encourager les hommes d’affaires français à investir en Israël
et les hommes d’affaires israéliens à venir investir en France, pour engager
nos acteurs économiques respectifs à travailler ensemble et pour inciter les
entreprises françaises, PME ou grands groupes du CAC 40, à s’installer en
Israël pour tirer profit d’un marché technologique en pleine croissance.
Renforcer la vitalité de la relation
bilatérale entre la France et Israël, c’est enfin tout faire pour éviter les
malentendus. A cet égard, je veux le dire clairement : les responsables de
la mort de Lee ZEITOUNI doivent être jugés. La France met tout en œuvre pour
que la disparation tragique de cette jeune femme israélienne ne reste pas
impunie. La police et la justice françaises ont coopéré activement avec les
autorités israéliennes pour faire progresser l’enquête. Notre droit ne nous
permet pas d’extrader les suspects du fait de leur nationalité française, ni
d’engager de notre propre initiative une procédure judiciaire en France à leur
encontre. Mais nous n’attendons qu’une saisine de la part des autorités
israéliennes ou le dépôt d’une plainte en France par la famille pour lancer
cette procédure. C’est le seul moyen d’éviter un déni de justice, qui serait
immoral et que personne ne souhaite.
Mais les liens qui unissent la France et
Israël dépassent largement le cadre de notre relation bilatérale.
Nous mesurons pleinement les défis que
représentent pour Israël les bouleversements en cours dans le monde arabe. Sans
faire preuve de naïveté, nous considérons que la meilleure réponse à apporter
aux aspirations des peuples consiste à reconnaître leur légitimité et à accompagner
les transitions démocratiques en cours pour garantir leur succès. Il ne s’agit
pas pour autant d’un chèque en blanc aux nouveaux régimes. Nous ne tolérerons
pas que ces derniers, fussent-ils issus des urnes, remettent en cause les
fondamentaux de la paix avec Israël ou son droit à exister dans la région.
Nous mesurons aussi – et nous partageons avec
vous – l’inquiétude que suscite le manque de progrès tangibles dans le
processus de paix. Il faut naturellement saluer les efforts de la Jordanie pour
relancer des contacts directs entre les parties. Mais ne nous voilons pas la
face, ces efforts n’ont malheureusement que très peu de chances d’aboutir, car
les parties ne sont pas prêtes à prendre les mesures courageuses qui s’imposent
pour avancer sur le chemin de la paix.
Cette situation d’impasse est contraire aux
intérêts d’Israël. Nous ne pouvons nous en satisfaire. Il est de notre
responsabilité à tous d’encourager les parties à recréer le climat de confiance
indispensable à la relance d’un processus de négociation viable, seul à même de
mettre un terme au conflit. C’est la raison pour laquelle nous avons vivement
condamné l’accélération récente de la colonisation, qui menace plus que jamais
la solution des deux Etats.
L’impasse actuelle doit également nous
conduire à engager une réflexion sur la méthode et sur le nécessaire
élargissement de l’encadrement international du processus de paix. Aujourd’hui,
il n’est plus réaliste de penser qu’il sera possible d’avancer sans un
accompagnement direct des efforts de paix par l’Europe ou les pays arabes.
Enfin, comme le président de la République l’a
une nouvelle fois rappelé dans ses vœux au corps diplomatique, la France
s’engage pleinement en faveur de la sécurité d’Israël. J’en veux notamment pour
preuve le rôle moteur que nous jouons dans la mobilisation internationale
contre le programme nucléaire iranien. C’est à l’initiative de la France que
l’Union européenne a adopté des sanctions sans précédent, à savoir un embargo
pétrolier et le gel des avoirs de la Banque centrale iranienne. Ces mesures
témoignent de notre détermination. Elles visent à montrer au régime iranien que
la seule issue possible consiste à ouvrir des négociations sérieuses et
concrètes avec la communauté internationale sur son programme nucléaire Elles
prouvent que face à cette menace, Israël n’est pas seul. Nous
continuerons à renforcer la pression sur Téhéran tant qu’il refusera le
dialogue et poursuivra ses provocations. Toute reprise du dialogue
ne pourra être conduite que sur des bases concrètes et sérieuses et mener
à une solution qui comporte nécessairement le respect des résolutions du
Conseil de sécurité. Nous ne baisserons pas nos exigences.
Mesdames, Messieurs,
Vous le voyez, notre engagement aux
côtés d’Israël ne faiblit pas. Vous trouverez toujours dans cette maison des
hommes et des femmes désireux de soutenir le travail de la Fondation et
d’appuyer toute initiative de nature à renforcer les liens entre la France et
Israël.
Je vous remercie./.
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