Au début, les syriens ont eu de la sympathie pour la contestation, mais quand ils
ont découvert sa nature violente, ils
ont changé d’avis. Il est vrai que le régime syrien a commis beaucoup
d’erreurs. Que proposent ces contestateurs violents ? Le chaos ? Les
islamistes ? Les syriens préfèrent le régime avec tous ses défauts que de se mettre sous la dictature des barbus et des salafistes. C’est une opinion très répandue dans la «majorité silencieuse». Cette
attitude semble indiquer que la militarisation de l’opposition joue en sa
défaveur.
Bien sûr que les syriens ont besoin d’un changement
politique. Ils ont besoin de la liberté individuelle et collective, d'une réelle presse indépendance, du multipartisme et,
par-dessus de tout, de la transparence
pour en finir avec la corruption. Le
syrien lambda craint cependant qu’un changement
radical sans une transition organisée n’emporte au passage les droits
individuels dont ils bénéficient dans une Syrie nominalement laïque (quoique sa
législation fasse des concessions à la charia).
Sous ce régime, le syrien peut
prendre une bière dans une terrasse, avoir une petite amie ou afficher son
athéisme sans craindre personne. Le syrien de la majorité silencieuse est persuadé
que les islamistes sont au cœur du Conseil National Syrien (CNS) et qu’ils vont
détruire toutes ces avancées sociétales. Le syrien se méfie
de leurs promesses et ce qui se passe en Tunisie et en Egypte n’est pas
encourageant non plus.
Les syriens sont
conscients qu’ils ont besoin de créer des institutions avant de faire le
changement. Ils craignent terriblement les barbus et la mainmise golfique sur
leur économie et surtout le danger israélien.
La même opinion est
exprimée partout : le parti unique est inacceptable, mais l'islamisme ne
convient pas.
Mustapha STAMBOULI
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