06/02/2012

Syrie : le parti unique est inacceptable, l’islamisme ne convient pas !


Au début, les syriens ont eu de  la sympathie pour la contestation, mais quand ils ont  découvert sa nature violente, ils ont changé d’avis.  Il est vrai que le régime syrien a commis beaucoup d’erreurs. Que proposent ces contestateurs violents ? Le chaos ? Les islamistes ? Les syriens préfèrent le régime avec tous ses défauts que de se mettre sous la dictature des barbus et des salafistes. C’est une opinion très répandue dans la «majorité silencieuse». Cette attitude semble indiquer que la militarisation de l’opposition joue en sa défaveur.

Bien sûr que  les syriens ont besoin d’un changement politique. Ils ont besoin de la liberté individuelle et collective,  d'une réelle presse indépendance, du multipartisme et, par-dessus de tout, de la  transparence pour en finir avec la corruption.  Le syrien lambda  craint cependant qu’un changement radical sans une transition organisée  n’emporte au passage les droits individuels dont ils bénéficient dans une Syrie nominalement laïque (quoique sa législation fasse des concessions à la charia).

Sous ce régime, le syrien peut prendre une bière dans une terrasse, avoir une petite amie ou afficher son athéisme sans craindre personne. Le syrien de la majorité silencieuse est persuadé que les islamistes sont au cœur du Conseil National Syrien (CNS) et qu’ils vont détruire toutes ces avancées sociétales. Le syrien se  méfie de leurs promesses et ce qui se passe en Tunisie et en Egypte n’est pas encourageant non plus.

Les syriens sont conscients qu’ils ont besoin de créer des institutions avant de faire le changement. Ils craignent terriblement les barbus et la mainmise golfique sur leur économie et surtout le danger israélien.

La même opinion est exprimée partout : le parti unique est inacceptable, mais l'islamisme ne convient pas.
Mustapha STAMBOULI

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