Femme,
parmi toutes, notre fierté,
jadis une mère convaincue
de ta liberté, de ta beauté,
le
cœur soulagé s’en fut
en
pays du Nord
pourfendre
les préjugés retors.
Aujourd’hui,
voyez la rue :
visages
terreux,
masques
mauves, marrons, noirs,
baissés
les yeux,
prisonniers
les regards,
étouffée
la parole,
morts,
les corps.
Femme,
ce non-dire, ce non-vivre, rejette-le.
Entends-tu
les plaintes et les cris
de
tes sœurs d’Afghanistan,
du
Pakistan, d’Iran,
au
courage écrasé, avili
aux
visages vitriolés, enlaidis ?
Ecoute
cette voix- un ordre
-peut-être –
celui
de Maissa
te souffler
d’Alger
en
solidaire sororité :
« Surtout
ne te retourne pas ».1
Femme,
avance confiante,
réenchante
ta vie,
les
rues, ruelles, avenues de ton pays,
un
avenir vagabond, libre, réenfante
à l’avant-garde
des
idées, des droits,
des
martyrs, la mémoire sauvegarde.
Femmes,
en citoyenne, aime-toi.
Reviens
à toi-même,
Salem.
A ma
mère, Mary, et à toutes mes sœurs.
Danièle
STAMBOULI-CHAUCHIX
________________________________________________________
1.
Maissa Bey « Surtout
ne te retourne pas » Editions l’Aube 2006.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire