Pour redonner du sens à la politique, il faudra mettre
en place une gouvernance républicaine basée sur l'implication du peuple dans la
prise des décisions à travers une décentralisation réfléchie et efficace, un
service public pour tous et une politique de développement durable sans ambigüité.
Cette politique volontariste se traduit
par cette trilogie:
i-
Décentralisation
et autonomie locale : la Constitution ‘promise’ devra accorder
aux collectivités locales une autonomie se traduisant par un transfert de
compétences de l’Etat et de fonds vers la collectivité considérée. Les
compétences des collectivités devront englober, outre les charges de gestion
courante de la ville, des responsabilités dans le domaine de l’enseignement de
base, la santé, l’urbanisme, l’aménagement du territoire, l’animation
économique, culturelle et sportive. Les citoyens, grâce à la démocratie
directe, prendront une part active dans les affaires de la commune par le biais
de ‘votations locales’. Les partis politiques s’engagent-ils à défendre
l’inscription du principe de l’autonomie locale dans la future Constitution et
à le mettre en application une fois parvenus au pouvoir via des dispositifs
législatifs correspondants ?
ii-
Services
Publics : l’inscription du droit au service
public garanti à tous les citoyens et
citoyennes selon les principes d’égalité et de solidarité concrétise les
valeurs républicaines. Ces services publics se déclinent comme suit :
éducation de base et supérieure gratuite et centrée sur la réflexion, la
créativité et l’innovation et non "l’absorption’’, formation
professionnelle et qualifiante, emploi, système de santé de qualité, sécurité
sociale y compris la dépendance et le handicap, accès à l’eau, à l’énergie et
aux transports publics fiables. Les partis vont-ils imposer ce socle minimal de services publics en les inscrivant dans la
Constitution ?.
iii-
Développement
durable : l'objectif du développement durable est de définir
des concepts viables qui concilient l’économique, le social et
l’environnemental-écologique des activités humaines. La finalité du
développement durable vise à trouver un équilibre cohérent et viable à long
terme entre ces trois enjeux. À ces trois piliers s'ajoute un enjeu
transversal, indispensable à la définition et à la mise en œuvre de stratégies :
la gouvernance qui consiste en la
participation de tous les acteurs (citoyens, élus, administrations, entreprises,
associations) au processus de décision; elle est de ce fait une forme de
démocratie directe. Les partis politiques vont-ils se préoccuper de nos
richesses halieutiques menacées par une surexploitation des ressources et de la
pêche au chalut, laquelle cause des dégâts
irréparables pour les fonds marins (végétation et habitat) ? Vont-ils
s’inquiéter de la santé des citoyens et citoyennes en exigeant des modes d’exploitation agricole
plus écologiques par l’adoption de l’agriculture biologique. Vont-ils refuser l’énergie nucléaire comme solution
alternative aux énergies fossiles ? Posent-ils une stratégie se basant sur
les énergies renouvelables pour la production énergétique ?
Cette
stratégie n'exige pas de fonds qatari. Les moyens du bord valent mieux que les budgets et méthodes
importées.
Mustapha STAMBOULI
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